SECTEURS GEOGRAPHIQUES, CATEGORIES DE LOCAUX
ET GRILLE TARIFAIRE |
L'article
34-IV-A de la loi de finance rectificative pour 2010
(du 29 décembre 2010) prévoit :
« Il est constitué, dans chaque département, un ou
plusieurs secteurs d'évaluation qui regroupent les
communes ou parties de communes qui, dans le
département, présentent un marché locatif
homogène. »
Le nombre moyen de
secteurs d'évaluation départementaux créés est de 5
ou 6 secteurs d'évaluation.
A partir de ces
secteurs d'évaluation dans les limites de chacun
desquels doit se trouver un marché locatif homogène,
sont établies les grilles tarifaires des 39
catégories de locaux.
Les
secteurs géographiques sont
établis à l'intérieur des limites de chaque
département |
La base
communale retenue pour l'évaluation de la valeur
locative cadastrale entre 1970 et 2016 est
abandonnée en 2017 au profit d'une base
départementale.
A cet
égard, peu importe la situation existant dans le
département voisin et mitoyen. Peu importe que le
secteur d'évaluation du département A soit le
secteur d'évaluation n° 1, alors que le secteur
d'évaluation mitoyen situé dans le département B
mitoyen soit le secteur d'évaluation n° 5. Ce manque
de coordination devrait poser quelques difficultés.
De même,
les limites entre secteurs géographiques situés dans
un même département ne manqueront pas de poser
également difficulté.
Ou encore
les limites, dans un département, entre les secteurs
géographiques différents situés sur une même commune
soulèveront des problèmes.
Certaines
communes ont pu tenter de se créer un avantage
compétitif en retenant, pour les locaux sur leur
territoire, par exemple, un secteur d'évaluation n°
2 et en appliquant un coefficient de localisation de
1,15, ou bien en retenant un secteur d'évaluation n°
3 et en appliquant un coefficient de localisation de
0,85.
L'évaluation de ces situations de locaux situés à la
frontière entre deux départements, entre deux
communes, entre deux secteurs géographiques dans une
même commune, entre communes situés dans un même
secteur géographique mais retenant des coefficients
de localisation différents, ..., manque un peu de
souplesse. Les écarts considérables que l'évaluation
peut générer entre des locaux professionnels situés
parfois des deux côtés d'une même rue mériteraient
d'être pris en compte au moyen d'un coefficient
d'ajustement de la valeur locative révisée.
L'homogénéité des secteurs d'évaluation au niveau de
leur marché locatif est discutable en fonction de
l'activité des professionnels : un secteur
géographique peut être très recherché pour un type
d'activité économique et beaucoup moins recherché
pour un autre type d'activité économique.
Les
10 catégories de locaux |
La catégorie et la sous-catégorie de chaque local
doit être déterminée : une seule catégorie doit être
retenue.
Selon la Notice d'aide au remplissage de la
déclaration 6660-REV (6660-NOT - cadre 3) "la
nature et la destination principale du local
permettent de déterminer le sous-groupe, puis
l'utilisation et les caractéristiques physiques du
local permettent de déterminer la catégorie à
laquelle il doit être rattaché. Si plusieurs
activités sont exercées dans le local, la catégorie
à retenir est celle qui occupe la plus grande
surface."
A partir de l’identification des secteurs
départementaux, une grille tarifaire est calculée
pour chaque catégorie de locaux dans chaque secteur
géographique. Cela consiste à affecter à chaque
catégorie de locaux un tarif par m² pondéré qui sert
de base pour le calcul des valeurs locatives et
remplace le tarif des locaux types précédemment
retenu.
Le résultat est un ensemble de 39 tarifs pour chaque
secteur géographique. Dix catégories (contenant pour
la plupart des sous-groupes) mentionnées dans le
décret n° 2011-1267 du 10 octobre 2011 sont
présentes :
Magasins
et lieux de vente (MAG),
Bureaux
et locaux divers (BUR),
Locaux
de dépôt ou de stockage et parc de stationnement
(DEP),
Ateliers
et autres locaux (ATE),
Hôtels
et locaux assimilables (HOT),
Etablissements
de spectacle de sport et de loisirs (SPE),
Etablissements
d’enseignement et locaux assimilables (ENS),
Cliniques
et établissements du secteur sanitaire et social
(CLI),
Etablissements
industriels n’étant pas évalués selon la méthode
comptable (IND),
Autres
établissements EXC).
La
déclaration n° 6660-REV et la notice d’aide au remplissage de ladite déclaration des locaux par les propriétaires apportent des
précisions sur le contenu de ces dix catégories.
Ainsi, le détail de la notice d’aide concernant la
catégorie « Magasins et lieux de vente » et les sept
sous-groupes qui la composent, et celui concernant
la catégorie « Bureaux et locaux divers » et les
trois sous-groupes qui la composent, sont repris
ci-dessous.
Les grilles tarifaires départementales pour
les 39 catégories de locaux professionnels |
Chaque
département est pourvu d'une grille tarifaire
fournissant un tarif au m2 pour les 39 catégories de
locaux et pour chacun des secteurs géographique
créés.
Comme exemple, vous trouverez ci-joint un lien
vers une grille tarifaire modèle :
la grille tarifaire du département du Rhône
(69).
Comparatif
des
tarifs en euro par m2 dans les
grilles tarifaires départementales |
Les écarts
entre les tarifs sont considérables, aussi bien
entre catégories de locaux, qu'à l'intérieur d'une
même catégorie de locaux, entre secteurs
géographiques différents, ou encore entre
départements.
Si l'on
retient comme exemple trois départements (le Gard,
le Puy de Dome et la Haute Vienne) qui ont des
villes principales avec une taille de population
comparable entre elles et si l'on examine les tarifs
retenus pour les différents secteurs géographiques
de ces trois départements et de leurs chefs lieux
respectifs, le tableau ci-après démontre une
importante variation des tarifs pour les locaux les
plus représentatifs que sont MAG 1 (magasin sur rue
de moins de 400 m2), BUR 2 (bureau dans immeuble de
conception récente), DEP 2 (entrepôts et hangars de
stockage).
Dépar-tement |
Population dépar-
tement
|
Ville principale |
Population
ville
principale |
Catégorie de local |
Secteurs |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
Gard |
736.029 |
Nimes |
151.075 |
MAG 1 |
65,8 |
90,7 |
121,5 |
142,6 |
198,4 |
278,0 |
Puy de D |
644.216 |
Clermont Fd |
141.365 |
MAG 1 |
47,9 |
76,3 |
100,1 |
118,0 |
140,6 |
184,9 |
Hte Vienne |
376.199 |
Limoges |
134.577 |
MAG 1 |
50,1 |
79,5 |
95,4 |
118,0 |
155,9 |
211,9 |
Gard |
736.029 |
Nimes |
151.075 |
BUR 2 |
107,5 |
129,4 |
136,0 |
151,7 |
170,0 |
175,0 |
Puy de D |
644.216 |
Clermont Fd |
141.365 |
BUR 2 |
74,5 |
126,9 |
126,9 |
140,3 |
140,3 |
170,0 |
Hte Vienne |
376.199 |
Limoges |
134.577 |
BUR 2 |
82,0 |
84,5 |
106,9 |
121,5 |
152,0 |
164,4 |
Gard |
736.029 |
Nimes |
151.075 |
DEP 2 |
43,0 |
47,0 |
54,3 |
70,9 |
79,3 |
124,4 |
Puy de D |
644.216 |
Clermont Fd |
141.365 |
DEP 2 |
33,1 |
39,6 |
45,1 |
53,0 |
64,5 |
73,9 |
Hte Vienne |
376.199 |
Limoges |
134.577 |
DEP 2 |
27,5 |
31,7 |
51,7 |
65,3 |
78,9 |
80,4 |
Une rapide analyse montre que le secteur
géographique avec la valeur locative révisée la plus élevée
(secteur n° 6) des magasins sur rue de moins de 400
m2 (MAG 1) du Gard (et donc probablement de Nimes,
ville principale du Gard), avec un tarif de 278,0 €/
m2, a une valeur locative au m2 supérieure de 50,35
% (278 / 184,9) au secteur n° 6 des mêmes magasins
du Puy de Dome (et donc probablement de Clermont
Ferrand, ville principale du Puy de Dome), et une
valeur locative au m2 supérieure de 31,19 % (278 /
211,9) au secteur n° 6 des mêmes magasins de la
Haute Vienne (et donc probablement de Limoges, ville
principale de Haute Vienne).
Il serait intéressant de comparer les valeurs
locatives révisées avec les valeurs locatives des
trois chefs-lieux de ces trois départements, afin de
vérifier si les écarts au niveau des valeurs
locatives révisées se retrouvent au niveau des
valeurs locatives (loyers).