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LA BASE D’IMPOSITION |
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La notion centrale autour de laquelle tourne la
gestion des taxes locales est la valeur locative
cadastrale. Elle mérite un examen particulier qui
est l’objet du prochain chapitre.
Le
revenu cadastral servant de base d’imposition à la
taxe foncière
est égal à la valeur locative de l’immeuble,
diminuée d’un abattement forfaitaire de 50% qui
permet de prendre en compte les frais de gestion,
d’amortissement, d’assurance, de réparation et
d’entretien. L'audit de la
taxe foncière
analyse la mise à jour des éléments de la base
d'imposition.
Chapitre 1 - La valeur locative cadastrale
La valeur locative cadastrale (cliquer)
Chapitre 2 – La mise à jour de la base d’imposition
La base d’imposition est modifiée en fonction des
changements survenus.
Selon l’article 1517 du CGI, « I. 1. Il est
procédé, annuellement, à la constatation des
constructions nouvelles et des changements de
consistance ou d'affectation des propriétés bâties
et non bâties. Il en va de même pour les changements
de caractéristiques physiques ou d'environnement
quand ils entraînent une modification de plus d'un
dixième de la valeur locative.
2. Lorsqu'une propriété non bâtie devient passible
de la taxe foncière pour la première fois ou après
avoir cessé temporairement d'y être assujettie, il
lui est attribué une évaluation.
II. 1. En ce qui concerne les propriétés bâties les
valeurs locatives résultant des changements visés au
I sont appréciées à la date de référence de la
précédente révision générale suivant les règles
prévues aux articles 1496 à 1498".
Les changements pris en compte
L'article 1517-I du CGI énumère cinq
catégories de changements pouvant être constatés annuellement dans l'intervalle
de deux révisions générales : les constructions nouvelles, les changements
de consistance, les changements d'affectation, les changements de
caractéristiques physiques, les changements d'environnement.
A – Les constructions nouvelles
Est considéré comme une construction nouvelle tout
bâtiment qui est soit édifié pour la première fois
sur une parcelle de terrain non bâti, soit construit
en remplacement d'un immeuble préexistant
préalablement démoli.
B – Les changements de consistance
Les changements de consistance sont des
transformations
de
la composition d'un local qui en modifient le volume
ou la surface. Ce sont principalement les additions
de construction (agrandissement au sol ou en
élévation), les démolitions totales ou partielles,
les restructurations de construction.
Pour les établissements industriels relevant de la
méthode comptable,
les changements de consistance s'apprécient en
fonction d'une unité d'évaluation qui peut
comprendre plusieurs biens.
La vente d'un des biens, oblige à une déclaration de
l'acquéreur, pour une nouvelle évaluation de
l'immeuble considéré, et du vendeur, pour la
réduction de la valeur locative de l'établissement,
à concurrence de la valeur locative initiale de
l’immeuble cédé.
C – Les changements d’affectation
Trois grandes catégories de changement d’affectation
existent.
Un immeuble bénéficie nouvellement d'une exonération
permanente de taxe foncière, ou perd le bénéfice de
cette exonération.
Un immeuble est nouvellement soumis à la taxe
foncière sur les propriétés bâties des biens alors
qu’il était soumis auparavant à la taxe foncière sur
les propriétés non bâties.
Les changements d'affectation entre les groupes de
locaux.
Les immeubles imposables à la taxe foncière sur les
propriétés bâties ont été répartis, en fonction de
leur affectation, entre quatre groupes qui sont :
locaux d'habitation, locaux à usage professionnel,
locaux commerciaux et biens assimilés,
établissements industriels de toute nature.
Si un immeuble change de destination, il passe d’un
groupe de locaux à un autre groupe. C’est le cas
lorsqu’un immeuble d’habitation est transformé en
magasin, …
Cependant, un immeuble ne change pas d’affectation
si malgré un changement d’activité, il reste dans le
même groupe de locaux ( exemple : changement
d’activité commerciale).
D – Les changements de
caractéristiques physiques
Ce sont des changements résultant de travaux
importants qui dépassent les travaux d'entretien
normaux.
Il en est ainsi de la remise en état d'un immeuble (
réfection des toitures, des façades, …) , de
l'installation d'équipements nouveaux (salle de
bains, ascenseur, …) ou, à l’inverse, de la
décrépitude d’un immeuble.
Cependant, pour que la prise en compte de ces
changements intervienne, il faut, ainsi que le
prévoit l’article
1517 du CGI, qu’ « ils entraînent une
modification de plus d'un dixième de la valeur
locative ».
Si la valeur locative nouvelle n’est pas supérieure
de 10% à l’ancienne valeur locative, le changement
ne sera pas pris en compte.
E – Les changements d’environnement
Ces changements prennent en compte non pas
l’évolution de l’immeuble, mais celle de son
environnement.
L’évolution de l’environnement de l’immeuble aura
une incidence sur la valeur locative de ce dernier.
Dans un sens positif pour l’évolution de la valeur
locative se trouvent la rénovation urbaine, la
construction d'une voie, d'une gare, la création
d'espaces verts, …
Dans un sens négatif pour l’évolution de la valeur
locative se trouvent l’installation d’un
établissement générateur de nuisances (odeurs,
poussières, bruits, fumées, ...).
Pour que la prise en
compte de ces changements intervienne, il faut, comme pour les changements de
caractéristiques physiques,
qu’ « ils entraînent une modification de plus
d'un dixième de la valeur locative ».
Les deux manières de constater les changements
La constatation des changements se
réalise de deux manières.
Selon l’article 1406 du CGI, « I. Les
constructions nouvelles, ainsi que les changements
de consistance ou d'affectation des propriétés
bâties et non bâties, sont portés par les
propriétaires à la connaissance de l'administration,
dans les quatre-vingt-dix jours de leur réalisation
définitive et selon les modalités fixées par décret.
II. Le bénéfice des exonérations temporaires de taxe
foncière sur les propriétés bâties et non bâties est
subordonné à la déclaration du changement qui les
motive. Lorsque la déclaration est souscrite hors
délais, l'exonération s'applique pour la période
restant à courir après le 31 décembre de l'année
suivante. »
Les différents changements listés
ci-dessus sont constatés ainsi :
– Les
constructions nouvelles : déclaration obligatoire
par le contribuable,
– Les
changements de consistance : déclaration obligatoire
par le contribuable,
– Les
changements d’affectation :
déclaration obligatoire par le contribuable,
– Les
changements de caractéristiques physiques :
constaté d’office par l’administration,
– Les
changements d’environnement :
constaté d’office par l’administration.
Lorsque le changement
doit être constaté à partir de la déclaration
obligatoire par le contribuable, celui-ci a 90 jours à partir de la réalisation
définitive du changement.
La déclaration du changement doit être réalisée par
le propriétaire.
Lorsque l’administration fiscale doit constater
d’office certains des changements, elle peut
s’appuyer notamment sur les communications de la
Commission communale des impôts directs (CCID).