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TAXE
FONCIERE ET LOCAL
INDUSTRIEL
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La catégorie des locaux industriels se réfère aux
locaux des entreprises industrielles.
Cette catégorie
a connu une expansion récente, non à cause du
développement du secteur industriel, mais parce que
l’administration fiscale a trouvé rémunérateur de
classer dans cette catégorie des locaux que rien ne
prédisposait à un tel classement et qui sont
économiquement des
locaux commerciaux.
Les méthodes de calcul de la valeur
locative cadastrale des locaux
industriels
Comme pour les locaux commerciaux, vous trouverez
dans la section
consacrée à la « valeur locative
cadastrale » du chapitre « Documentation » du site un
développement sur les deux méthodes utilisées pour
établir la « valeur locative cadastrale » des locaux
industriels.
La méthode générale d’évaluation de ce type de locaux
est dite « méthode comptable » (article 1499 du CGI)
et s’appuie sur la comptabilité de l’entreprise qui
utilise le local.
Selon l’article 1499 du CGI : « La valeur
locative des immobilisations industrielles passibles
de la taxe foncière sur les propriétés bâties est
déterminée en appliquant au prix de revient de leurs
différents éléments, revalorisé à l'aide des
coefficients qui avaient été prévus pour la révision
des bilans, des taux d'intérêt fixés par décret en
Conseil d'Etat (…)»
Cette méthode comptable est utilisée pour les
entreprises qui doivent suivre les règles de
l’article 53A du CGI (imposition du bénéfice d’après
le bénéfice réel). Sont donc exclues du champ
d'application de la méthode comptable les
immobilisations appartenant à des entreprises
relevant du régime du forfait.
La seconde méthode d’évaluation de ce type de locaux
est dénommée « méthode particulière » et utilisée
pour évaluer les locaux et les terrains qui
constituent un établissement industriel, lorsque le
propriétaire ne doit pas suivre les règles de
l’article 53A du CGI.
Dans ce cas, sera appliqué l’article 1498 du CGI
(utilisé pour les locaux commerciaux) les locaux sont
évalués selon une des trois méthodes suivantes : à
partir du bail en cours à la date de référence de la
révision (1970) ou par comparaison avec des immeubles
similaires ou par voie d’appréciation directe.
La problématique du prix de revient
utilisé
Selon l’article 324 AE Annexe III du CGI, « Le
prix de revient visé à l’article 1499 du CGI s’entend
de la valeur d’origine pour laquelle les
immobilisations doivent être inscrites au bilan
(…). »
Les immobilisations n’auront pas le même calcul de
prix de revient, selon qu’elles seront achetées
(neuves ou d’occasion) par l’entreprise, créées par
elle, ou bien apportées par une tierce personne.
Divers montages de
droit des sociétés permettent de réduire le prix de
revient. Aussi, pour tenter de limiter les stratégies
d’optimisation de la fiscalité locale, la loi n°
80-10 du 10 janvier 1980 a-t-elle prévu : « À
compter du 1er janvier 1980, la valeur
locative des immobilisations corporelles acquises à
la suite d'apports, de scissions, de fusions de
sociétés ou de cessions d'établissements réalisés à
partir du 1er janvier 1976 ne peut être
inférieure aux deux tiers de la valeur locative
retenue l'année précédant l'apport, la scission, la
fusion ou la cession. »
Locaux industriels, coûts d'acquisition et
normes IFRS
Les nouvelles règles comptables (permettant de
rapprocher le Plan comptable général des normes
comptables internationales IFRS) ont des conséquences
importantes sur la définition et l’évaluation des
actifs, ce qui aura une incidence sur la taxe
foncière des locaux soumis à la méthode comptable.
Le coût d’acquisition des immobilisations corporelles
qui comprenait prix d’achat et frais accessoires
(droits de douane, Tva non récupérable, frais de
transport, frais d’installation nécessaire à la mise
en état d’utilisation du bien) comprend dorénavant
deux nouveaux types de frais accessoires : les coûts
de démantèlement et de restauration du site, et les
droits de mutation, commissions et frais d’actes.
Autre exemple d’incidence de ces nouvelle règles
comptables, le patrimoine comptable de l’entreprise
(et les éléments apparaissant à l’actif) peut ne plus
correspondre exactement au patrimoine juridique de
l’entreprise : il devient, en effet, possible de
comptabiliser des biens dont l’entreprise n’est pas
propriétaire (dès lors qu’elle exerce un contrôle sur
ces biens), et impossible de comptabiliser des biens
dont l’entreprise est propriétaire (dès lors qu’elle
n’exerce pas un contrôle sur ces biens).