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PREALABLES
A LA REFORME DE LA
VALEUR LOCATIVE CADASTRALE
DES LOCAUX PROFESSIONNELS ET COMMERCIAUX
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Le souvenir de la réforme avortée et jamais mise en
place de 1990 a incité le gouvernement à la plus
grande prudence.
Il a donc fait tester la révision des valeurs
locatives cadastrales des locaux professionnels (RVLLP) sur
cinq départements. Le rapport de la Direction Générale
des Finances Publiques (DGFIP) du 18 janvier 2012 a
présenté les résultats de ce test.
Vous trouverez ci-après, en prenant soin de garder à
l'esprit que les règles de la RVLLP ont quelque peu
évolué depuis le projet initial de réforme, un lien vers un article
de Me Philippe IMBERT, commentant en 2012 ce rapport
:
"Révision
des valeurs locatives foncière des locaux
professionnels : en route vers la réforme".
Le
risque du transfert de charges massif entre
contribuables, avec la révision RVLLP
Au lieu de mener de front la réforme de la totalité
des valeurs locatives cadastrales, le gouvernement a
choisi de se focaliser sur les locaux commerciaux et
professionnels.
Les locaux d'habitation sont donc laissés, pour
l'instant, à l'écart de la réforme.
Ce qui est craint, c'est un transfert de charges
massif entre les contribuables.
Gageons que les contribuables qui paieront moins
après la réforme ne se plaindront pas.
Mais quid des contribuables dont la taxe foncière
augmentera fortement ?
Ces contribuables ne sont pas responsables de
l'existence des 36.000 communes françaises ni du
mille-feuilles administratif qui superpose les
collectivités locales.
A partir de février 2011, la réforme des valeurs
locatives cadastrales des locaux commerciaux et
professionnels a d'abord été testée sur cinq
départements.
Ces cinq départements sont : l'Hérault (34), le Pas
de Calais (62), le Bas Rhin (67), Paris (75) et la
Haute-Vienne (87).
Il peut être noté que les cinq départements choisis
ne sont pas parmi les plus chers de France.
Les propriétaires de locaux professionnels et
commerciaux de ces cinq départements ont reçu une
déclaration n° 6660 - REV- K par local, à remplir et à déposer
avant le 14 mars 2011.
Ce test grandeur nature sur cinq départements
a permis de collecter des informations sur les
valeurs locatives des locaux commerciaux et
professionnels de ces cinq secteurs et d'extrapoler
sur ce que donnerait l'application de la réforme au
niveau national.
La taxe foncière 2012 des biens immobiliers
concernés dans ces cinq départements à continué
d'être calculée comme précédemment.
La révision au niveau national devrait avoir lieu en 2013 et
2014 pour les locaux commerciaux et professionnels.
Le changement des valeurs ne devrait intervenir
qu'en 2015, pour le calcul de la taxe foncière et
celui de la cotisation foncière des entreprises.
Le
retour au premier rang de la
valeur locative
La valeur locative cadastrale, du fait de
l'utilisation de coefficients annuels
d'actualisation, s'est fortement écartée de la
valeur locative, au point que la comparaison entre
les deux valeurs n'est actuellement plus possible.
La réforme prévue voit le grand retour au premier
plan de la valeur locative (la valeur du marché
résultant du jeu de l'offre et de la demande) dans la base de
la taxe foncière.
Le montant du loyer comme base d'imposition n'est
pas neutre au niveau des stratégies patrimoniales à
mettre en oeuvre par les propriétaires immobiliers.
La séparation fréquente pour les locaux d'entreprise
entre la propriété des murs (dévolue à une SCI) et
la propriété de l'entreprise logée dans les murs,
sera-t-elle remise en cause ?
Dans tous les cas, l'augmentation continue du poids de la fiscalité
locale plaide de plus en plus en faveur des
stratégies d'optimisation du poids de la fiscalité
locale.
Au moins, la révision de la loi de finances
rectificative pour 2010 aura-t-elle l'avantage de
favoriser la transparence et les comparaisons.