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LOCAUX D'ENTREPRISE ET SOCIETE CIVILE
IMMOBILIERE |
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La SCI permet de
protéger l'immeuble des aléas de la vie de
l'entreprise
Loger le patrimoine immobilier dans une société
civile immobilière (SCI) peut sembler adapté.
En effet, la société civile immobilière est conçue pour gérer et faire prospérer un
patrimoine immobilier, qu'il soit privé ou
professionnel.
Concernant le local d'entreprise, le propriétaire,
chef d'entreprise, a le choix d'affecter l'immeuble
professionnel à son patrimoine professionnel (en nom
personnel ou en société)ou bien de conserver
l'immeuble professionnel dans le patrimoine privé
(en nom personnel ou dans une SCI, dans la majorité
des cas).
En pratique, le choix de séparer la propriété de l'entreprise et
celle de l'immeuble dans lequel se trouve
l'entreprise entre deux structures différentes
présente plusieurs avantages, dont le premier est de compartimenter le
patrimoine dans des caissons étanches :
La cessation de paiement et le redressement
judiciaire ou la liquidation judiciaire de la
structure propriétaire de l'entreprise n'auront pas
d'incidence (ou très peu) sur la vie de la SCI
propriétaire de l'immeuble.
- Au pire, la SCI perdra quelques loyers et un
locataire.
- La SCI sera sans illusion sur la possibilité de
récupérer les créances qu'elle possèderait sur son
locataire, quand bien même elle produirait à la
procédure collective.
Mais il sera très difficile, voire
quasi-impossible, aux créanciers de l'entreprise en
procédure collective de s'emparer du patrimoine de
la SCI.
- En effet, les dettes de l'entreprise ne sont pas
les dettes de la SCI.
- En supposant que le représentant légal de la
structure propriétaire de l'entreprise soit
également associé au capital de la SCI, s'il n'est
pas majoritaire son pouvoir de décision est très
limité.
- Les créanciers ont la possibilité d'obtenir la
saisie des parts sociales non majoritaires de la SCI
appartenant au représentant légal de la structure
propriétaire de l'entreprise, mais dans quel but ?
- La SCI ne réalise pas en général de bénéfice et
les loyers perçus servent à rembourser les emprunts
souscrits par la SCI.
- Quand bien même les parts sociales saisies
seraient mises en vente, qui achèterait des parts
sociales d'une SCI qui ne fait pas de bénéfice et
dans laquelle la perspective d'être minoritaire
enlève toute voix au chapitre dans le domaine de la
gestion de la SCI ?
Immeuble de la SCI,
locataire entreprise et remboursement de la taxe
foncière
La SCI, comme tout propriétaire immobilier de locaux
d'entreprise, s'arrête rarement, ce qui est un tort,
sur le choix de son locataire : entreprise
industrielle, entreprise commerciale, profession
libérale.
Pourtant, du choix de son locataire dépend le
montant de la taxe foncière.
Il est des cas dans lesquels le choix n'existe pas
(comment louer une usine à une entreprise qui ne
soit pas une entreprise industrielle ?). Mais bien
souvent le choix existe entre différents types
d'entreprise commerciale, ou encore, par
exemple, entre louer un entrepôt à une entreprise commerciale ou
à une entreprise industrielle.
La signature par la SCI d'un bail commercial ( 3-6-9
) ou d'un bail professionnel permet à la SCI
propriétaire d'insérer une clause dans le bail
mettant à la charge de l'entreprise locataire le
remboursement de la taxe foncière qui incombe au
propriétaire (ce ne serait pas le cas pour des
locaux d'habitation).
Bien sûr, la situation du marché immobilier local
avantage plus ou moins le bailleur.
Si la situation est très tendue pour le bailleur, il
sera du plus mauvais effet de vouloir imposer au
locataire la charge supplémentaire que constitue le
remboursement de la taxe foncière.
La clause de remboursement de la taxe foncière reste
néanmoins très fréquente dans les baux des locaux
d'entreprise de grande dimension.
La SCI fournira à son ou ses locataires la preuve du
montant de la taxe foncière annuelle (avis
d'imposition) et en demandera le remboursement.
En cas d'avis de taxe foncière regroupant sur une
même ligne plusieurs locaux, le plus équitable est
la répartition de la taxe foncière en fonction de la
valeur locative cadastrale de chaque local et non la
répartition de la taxe foncière en fonction d'un
ratio entre la surface du local et la surface totale
des locaux.
La SCI et la cotisation foncière des entreprises (CFE)
La contribution économique territoriale (CET), qui
remplace la taxe professionnelle, est scindée en
deux parties : la cotisation foncière des
entreprises (CFE) et la cotisation sur la valeur
ajoutée des entreprises (CVAE).
La base de la CFE repose sur les immobilisations
corporelles passibles de la taxe foncière.
Une nouveauté est constituée par le champ
d'application de la CFE qui a été élargi (par
rapport à celui de la taxe professionnelle) pour
inclure les activités de location et de
sous-location d'immeubles.
Deux limites ont cependant été apportées :
- Les locaux d'habitation ne sont pas concernés,
- Pour entrer dans le champ d'application de la CFE
il faut que les recettes brutes annuelles soient
égales ou supérieures à 100.000 €.
En pratique, la SCI ne sera redevable de la CFE que
sur les biens immobiliers dont elle dispose et
qu'elle ne loue pas à des tiers : cela touchera ses
propres locaux (bureaux) et entrainera donc en
général le paiement de la cotisation minimum à la
CFE.
L'article 1647 D du CGI
prévoit : I. - Tous les
redevables de la cotisation
foncière des entreprises
sont assujettis à une
cotisation minimum établie
au lieu de leur principal
établissement ; cette
cotisation est établie à
partir d'une base dont le
montant est fixé par le
conseil municipal et doit
être compris entre 200 € et
2 000 € pour les
contribuables dont le
montant du chiffre
d'affaires ou des recettes
hors taxes au cours de la
période de référence définie
à l'article 1467 A est
inférieur à 100 000 € et,
pour les autres
contribuables, entre 200 €
et 6 000 €. Lorsque la
période de référence ne
correspond pas à une période
de douze mois, le montant
des recettes ou du chiffre
d'affaires est ramené ou
porté, selon le cas, à douze
mois. Les conseils
municipaux ont la faculté de
réduire ce montant de moitié
au plus pour les assujettis
n'exerçant leur activité
professionnelle qu'à temps
partiel ou pendant moins de
neuf mois de l'année. A
défaut de délibération, le
montant de la base minimum
est égal au montant de la
base minimum de taxe
professionnelle appliqué en
2009 dans la commune en
vertu des dispositions du
présent article en vigueur
au 31 décembre 2009. (...)."
La SCI et la cotisation sur la valeur ajoutée des
entreprises (CVAE)
Les SCI redevables de la CFE qui ont des recettes
supérieures ou égales à 152.500 € sont
automatiquement assujetties à la CVAE.
Si les recettes de la SCI proviennent de la location
de locaux d'entreprise et de la location de locaux
d'habitation, les recettes provenant de la location
de locaux d'habitation seraient écartées pour le
calcul du seuil d'imposition à la CVAE.
Un dégrèvement total de CVAE sera accordé à la SCI
si le chiffre d'affaires, supérieur à 152.500 €, est
inférieur à 500.000 €.
Des mesures transitoires sont prévues pour les
années d'imposition de 2010 à 2018 : les produits et
les charges se rapportant à une activité de location
ou de sous-location d'immeubles nus exercée par les
loueurs, qu'ils soient à l'impôt sur le revenu ou à
l'impôt sur les sociétés, ne sont pris en compte
pour le calcul de la valeur ajoutée, qu'à raison de
10% de leur montant en 2010, 20% de leur montant en
2011 (...) 80% de leur montant en 2017 et 90% de
leur montant en 2018.
Cette prise en compte partielle et progressive des
produits et des charges ne s'applique que pour le
calcul de la valeur ajoutée et non pour la
détermination du chiffre d'affaires permettant
d'apprécier si l'entreprise est dans le champ de la
CVAE et son taux effectif de CVAE. Seule la partie
imposable doit être portée sur la déclaration.
La détermination de la valeur ajoutée pose
difficulté lorsque la SCI a des associés personnes
physiques, soumis à l'impôt sur le revenu des
personnes physiques, et des associés soumis à
l'impôt sur les sociétés.
La définition de la valeur ajoutée est différente
pour les associés personnes physiques (règles des
revenus fonciers) et pour les associés soumis
à l'impôt sur les sociétés (règles des bénéfices
industriels et commerciaux).